Cubisme analytique et cubisme abstrait : quelle différence ?

Le cubisme est un mouvement artistique européen d’avant-garde, apparu en France au début du XXe siècle et caractérisé par l’utilisation de formes géométriques pour représenter la nature. Le cubisme a été fondé à Paris par le célèbre artiste espagnol Pablo Picasso (1881 - 1973) et l’artiste français Georges Braque (1882 - 1963). Le cubisme se divise en deux phases : Le cubisme analytique caractérisé par la déstructuration de l’œuvre dans tous ses éléments et le cubisme synthétique réagissant à la fragmentation excessive des objets et à la destruction de leur structure. Fondamentalement, cette tendance cherchait à rendre les personnages à nouveau reconnaissables.

Cubisme analytique

C’est officiellement la première phase du cubisme, entre les années 1908 et 1912. Ses principales caractéristiques sont des plans entrelacés et des formes géométriques et fragmentées. L’utilisation de tons neutres — noir, blanc, gris et ocre — visait à attirer l’attention du spectateur sur la structure et la densité de l’œuvre.

Pendant deux ans, Picasso et Braque ont travaillé ensemble, sans qu’aucun artiste ne prononce une œuvre achevée tant que l’autre n’est pas d’accord. La synchronie entre eux était telle qu’il peut être difficile de distinguer la paternité des peintures. Vous pouvez en savoir plus ici.

A ce stade, le peintre espagnol Juan Gris, également considéré comme avant-gardiste, rejoint le mouvement, contribuant de manière significative au cubisme. C’est à partir de la phase analytique que le cubisme commence à être appelé peinture art abstraite — ce qui était loin de l’intention des artistes, mais qui se comprend du fait du résultat presque méconnaissable de la représentation.

Cubisme synthétique

À partir de 1912, le cubisme ouvre les portes à de nouveaux peintres, comme Albert Gleizes, Jean Metzinger, Francis Picabia, Juan Gris, Marcel Duchamp, Robert Delaunay, entre autres.

Cette phase apparaît aussi comme une cristallisation de toute l’activité développée par les pionniers Braque et Picasso. Comme le disait Juan Gris, le cubisme abstrait était « … un art de synthèse, un art déductif », et c’est en ce sens que la phase synthétique a connu un recul par rapport à la production de la phase analytique.

Ainsi, dans la phase synthétique, on observe des toiles aux motifs plus reconnaissables. La principale caractéristique de cette phase a été l’introduction de la technique du collage pour reconstituer des images autrefois décomposées. Par conséquent, cette période est également connue sous le nom de « cubisme collage ».

Contrairement au cubisme analytique, à ce stade, les images commencent à conserver leur physionomie, mais de manière réduite, ne présentant que l’essentiel pour leur reconnaissance.

C’était une phase du cubisme qui a suivi la phase analytique. Elle est composée presque entièrement de fragments de matériaux découpés et collés, avec seulement quelques lignes supplémentaires pour compléter le dessin.

Quelle réelles différences entre ces deux phases ?

Le cubisme analytique est la phase de l’art abstrait marquée par la présence d’objets superposés et par la concentration d’images sous des formes variées. De cette manière, son image peut être vue et interprétée sous différents angles, ce qui donne aux œuvres l’illusion d’un aspect bidimensionnel.

Par conséquent, une figure du cubisme analytique est plus abstraite. C’est-à-dire qu’il n’est pas facilement reconnaissable par ceux qui l’observent.

D’autre part, le cubisme synthétique, qui est la phase ultérieure du cubisme analytique, est marqué par des couleurs vives et la prédominance de la technique du collage. Les œuvres d’art de cette phase ont également des dimensions différentes et plus de couleurs que le cubisme analytique.

Une autre différence entre le cubisme synthétique et analytique est que si ce dernier présente des images plus abstraites, le synthétique a déjà un caractère plus figuratif.

Autrement dit, vos images peuvent être plus facilement identifiables par le spectateur. Cependant, il convient de noter que malgré la présentation d’une esthétique plus réaliste, le cubisme synthétique ne s’est pas engagé à dépeindre la réalité.